Quelques textes intéressant - Reikienergie.be

Reiki source de vie
Mikao Usui
Symbole du Reiki
Aller au contenu

Quelques textes intéressant

L'empathie et la pratique intensive de la compassion Par Matthieu Ricard le 4 mai 2009
L'empathie consiste à ressentir ce que d'autres éprouvent et à entrer en résonance avec eux. Lorsque nous rencontrons un être transporté de joie, nous éprouvons nous aussi de la joie. Il en va de même pour la souffrance. Par empathie nous ressentons la souffrance qui accable l'autre. Au plan de l'expérience vécue, ces sentiments empathiques sont semblables à de la joie véritable et à de la souffrance véritable. C'est pourquoi, lorsqu'une personne qui éprouve spontanément de l'empathie est continuellement confrontée aux souffrances d'autrui, elle est constamment affectée par ces souffrances. Nous constatons que ceci arrive aux plus dévouées des personnes travaillant dans les services d'aide et de soin, tels que les professionnels de la santé. L'expérience répétée et profonde qu'elles font de l'empathie les conduit soit à développer le syndrome d'épuisement professionnel (l'incapacité de supporter les sentiments empathiques), soit à fuir les sentiments et les émotions d'autrui.
L'année dernière j'ai participé, ensemble avec la spécialiste des neurosciences Tania Singer, à une étude sur l'empathie et la compassion. Nous avons examiné les phénomènes de « fatigue de l'empathie », largement répandus au sein de la communauté médicale. Comment un professionnel des soins peut-il préserver l'ardeur de son empathie pour autrui tout en gardant intacts le courage et l'optimisme dont il a besoin pour aider ses patients ?
Les méditants participant à l'étude découvrirent qu'un moyen de résoudre ce dilemme consiste à cultiver un amour et une compassion sans réserve pour la personne souffrante. Il s'agit là de bien plus que de simplement entrer en résonance avec les émotions de la personne qui souffre.
Selon le bouddhisme, l'amour altruiste est une attitude qui consiste à souhaiter que les autres soient heureux et à rechercher les causes véritables du bonheur. Et la compassion est définie comme le désir de mettre fin aux souffrances d'autrui et à leurs causes. Un tel amour altruiste peut imprégner l'esprit au point qu'on peut en venir à ne rien souhaiter de plus que le bien-être de ceux qui souffrent. La compassion n'est rien d'autre que l'amour donné à ceux qui souffrent. Un tel amour compatissant peut neutraliser la détresse et l'impuissance engendrée par l'empathie appliquée seule, et produit des dispositions d'esprit constructives telles que le courage compatissant.
Un entraînement laïc à aimer la bonté et la compassion pourraient donc permettre au personnel soignant de mieux aider les patients souffrants, sans que pour autant il présente ce débilitant syndrome d'épuisement professionnel, qui se développe fréquemment après une exposition prolongée à la seule empathie. Il nous a aussi semblé que même s'il peut y avoir de la « fatigue de l'empathie », il ne saurait y avoir de la « fatigue de la compassion », sachant que la compassion est par essence une disposition d'esprit équilibrée et positive, tandis que l'empathie n'est que le moyen permettant de percevoir sans erreur la disposition d'esprit des autres. Plus on cultive la compassion et l'amour de la bonté, plus on progresse sur la voie du bien-être authentique, et on devient pleinement disponible pour autrui.

En attendant le prince charmant
Ça y est, il ne me reste plus que trois mois avant mon seizième anniversaire. Trois mois pour profiter de ma vie tranquillement, m'amuser, apprendre des choses intéressantes, courir dans le jardin, aller ramasser des fleurs dans la forêt, faire un gâteau ou lire un bon livre.
Après ces trois mois, je devrai attendre le Prince Charmant. J'occuperai mes journées à apprendre à devenir une femme accomplie et une future mère parfaite, en espérant que le jeune homme, auquel je suis destinée, réussira à me trouver pour nous permettre d'être heureux ensemble jusqu'à la fin de nos jours.
Du moins, c'est la théorie. En réalité, je vois mes frères courir le monde à la recherche de leur âme sœur, toujours pleins d'espoir, mais, pour le moment, toujours déçus. Et je vois mes sœurs attendre indéfiniment sans jamais avoir eu la chance de voir arriver l'objet de leurs rêves.
C'est vrai que, quand je pense à mes parents ou aux autres couples mariés que je connais, je n'ai aucune preuve que l'amour rende heureux éternellement. Il y a des disputes interminables, des reproches, des regrets, des séparations. Chacun demande à l'autre de changer, de faire des compromis, des sacrifices, au nom de l'Amour, je ne crois pas que cela en vaille la peine ! ! !
Je crois que chacun attend tellement de l'autre, dans le couple, que cela écrase toute la douceur de la relation sous le poids des demandes impossibles à satisfaire. Fais-ci, fais-ça, ne fais pas ceci, ne fais pas cela. Comment être soi-même dans des conditions pareilles ?
Rends-moi heureux, ne me fais pas souffrir, comment est-il possible de faire cela sans se perdre soi-même ?
Je les entends faire les comptes : "Tu peux bien faire ça pour moi, avec tout ce que je fais pour toi !", "J'en ai assez, moi je fais tout pour toi et toi, tu ne fais rien !".
Chacun a l'impression de passer sa vie à ne penser qu'à l'autre et à ne jamais recevoir assez.
Je ne veux pas vivre de cette façon, je n'ai pas envie de devenir aigrie, vidée, en colère !
J'ai décidé d'être heureuse !
Mes sœurs me répètent que le bonheur vient de l'amour partagé. Mais les paroles sont moins fortes que les exemples tout autour de moi.
Je crois, moi aussi, que la joie vient de l'amour, car je me sens heureuse quand je caresse mon chaton et que je le vois jouer avec sa mère et ses frères et sœurs. Je souris quand je le vois se lécher les pattes quand il a bien mangé. Et je l'adore, mon petit chat !
Je me sens aussi merveilleusement bien quand le coucher du soleil décore le ciel de ses couleurs pourpre, mauve et dorées et que la fraîcheur du soir vient chasser la touffeur des journées d'été.
Alors je pense que le bonheur vient de l'intérieur !
Pourquoi ? Parce que mes sœurs ne ressentent pas toutes ces émotions positives ! Elles sont tellement dans l'attente de l'événement qui les rendra heureuses qu'elles ne profitent d'aucun des plaisirs simples qui me font vibrer. Elles ne font que travailler en espérant être heureuses plus tard. Moi, je suis pleine de joie maintenant !
Elles me disent que je suis trop jeune pour comprendre, qu'elles aussi, elles ont bien profité des seize premières années de leur vie, mais, qu'après, il est bien plus important de se préparer à un futur merveilleux.
C'est bien gentil, mais je préfère vivre un présent plein de joie qu'un hypothétique lendemain ...
En plus, je suis persuadée que si je me rends heureuse, je serai plus agréable et souriante, je n'attendrai rien de personne et les autres se sentiront plus légers auprès de moi.
Peut-être qu'alors, si un jour mon Prince Charmant me trouve, il sera soulagé que je ne lui demande rien.
Bon, d'accord, ça sera peut-être plus difficile pour lui, s'il attend quelque chose de moi que je ne suis pas prête à lui donner car il est capable de le trouver lui-même ! Mais je crois que je pourrai lui expliquer comment chercher le bonheur en lui. Alors il n'aura plus besoin que je lui donne quoi que ce soit.
Nous pourrons chacun être heureux et juste profiter de la présence de l'autre. Nous saurons que nous pourrions être bien séparément, donc il n'y aura pas de chantage, pas de jalousie, juste le plaisir de partager notre joie.
Je rêve de cette liberté d'être complètement moi-même, comme je le suis maintenant, tout le reste de ma vie et de laisser à mon compagnon de vie cette chance.
Mes sœurs pensent que je suis un peu folle, que ça me passera avec le temps. Je crois plutôt que mon exemple donnera envie à d'autres de faire comme moi. Qui n'a pas envie d'être heureux maintenant ?

L'ordinateur dans notre tête - Anthony de Mello - Traduit par Jeanne Schut
Regardez la façon dont vous avez été élevé et la vie que vous menez. Dans votre tête, il y a un ordinateur qui a été programmé avec toute une série d’exigences sur la façon dont les choses devraient être et sur la façon dont vous voudriez qu’elles soient. Qui a créé ce programme ? Pas vous. La programmation a été faite par vos parents, votre culture, votre société, votre religion et vos expériences passées. C’est tout cela qui a dicté votre façon de concevoir comment les choses et les gens devraient être, et ce que devraient être vos propres désirs, vos valeurs, vos goûts et vos attitudes.
Où que vous alliez, votre ordinateur intérieur vous accompagne. À tout moment de la journée il se manifeste, insistant impérieusement pour que le monde, les gens et vous-même cédiez à ses exigences. Si ses exigences sont satisfaites, l’ordinateur vous permet d’être tranquille et heureux. Dans le cas contraire, il génère en vous des émotions négatives. Par exemple, quand quelqu’un ne répond pas à vos attentes, l’ordinateur vous tourmente avec des sentiments de frustration, de colère ou d’amertume.
Autre exemple : quand vous ne contrôlez pas une situation ou quand l’avenir est incertain, votre programmation insiste pour que vous ressentiez angoisse, tension ou inquiétude. Vous dépensez alors beaucoup d’énergie pour faire face à ces émotions négatives et, en général, vous y parvenez en dépensant encore plus d’énergie à essayer de réarranger les situations pour que les exigences de votre ordinateur soient satisfaites. Vous obtenez alors une certaine paix mais elle est précaire. En effet, si la moindre anicroche se produit – un train en retard, une machine qui ne fonctionne pas, une lettre qui n’arrive pas –, comme l’événement n’est pas conforme à la programmation de votre ordinateur, celui-ci va insister pour que vous soyez à nouveau perturbé.
C’est ainsi que vous vivez une existence pathétique, constamment à la merci des situations et des personnes qui vous entourent, à essayer désespérément de les faire se conformer aux exigences de votre ordinateur pour pouvoir jouir de la seule paix que vous ayez jamais connue : un bref répit par rapport à vos émotions négatives.
Y a-t-il moyen de sortir de cette situation ? Oui. Vous n’allez pas pouvoir changer facilement votre programmation et peut-être ne la changerez-vous jamais mais il n’est pas indispensable de le faire. Essayez plutôt cela :
Imaginez que vous êtes avec une personne que vous trouvez désagréable ou dans une situation que vous éviteriez d’ordinaire. Maintenant, observez à quelle vitesse votre ordinateur s’active : il insiste aussitôt pour que vous évitiez la situation ou que vous essayiez de la changer. Et, si vous restez là, sans l’éviter, il va insister pour que vous ressentiez de l’irritation ou de l’angoisse ou de la culpabilité ou tout autre émotion négative. Continuez à bien observer cette personne ou cette situation désagréable dans laquelle vous vous trouvez, jusqu’à ce que vous réalisiez que ce n’est pas elle qui cause vos émotions négatives. Cette personne ou cette situation suit simplement sa route, elle fait ce qu’elle a à faire – juste ou faux, bien ou mal. C’est votre ordinateur qui, à cause de sa programmation, insiste pour que vous réagissiez à cela par des émotions négatives. Quelqu’un d’autre à votre place, dans la même situation, réagirait certainement différemment. N’arrêtez pas de regarder jusqu’à ce que vous voyiez cela. La seule raison pour laquelle vous réagissez si négativement, c’est parce que votre ordinateur s’obstine à réclamer que la réalité soit réorganisée pour se conformer à sa programmation.
Observez tout cela de l’extérieur, pour ainsi dire, et voyez ce qui se passe en vous.
Une fois que vous aurez réussi à voir ce qui se passe réellement, vous pourrez faire tout ce que vous estimerez juste : éviter la personne ou la situation, essayer de changer les choses… mais seulement après avoir vu cela car, dès lors, vos actions naîtront de la paix et de la compréhension, et non du désir névrotique d’apaiser votre ordinateur, de vous conformer à votre programmation ou de vous débarrasser de vos émotions négatives.
Alors, vous aurez compris que la véritable oppression ne vient pas des gens qui s’opposent à vous ou qui essaient de vous imposer leur volonté mais de votre ordinateur, de votre programmation. Voilà l’oppression dont vous devez vous libérer. C’est seulement là que se trouve la véritable et ultime libération.

Notre mission
T'est-il déjà arrivé de te demander pourquoi telle personne croise ton chemin ?
Pourquoi est-ce si facile d'en côtoyer certaines et parfois est-ce sans issue avec d'autres ?
Et si tu étais venu sur Terre, non seulement pour ta propre évolution, mais aussi pour celle des autres ?
Nous avons tous une mission à accomplir. Elle peut te paraître limpide ou embrouillée.
Ce qui est certain, c'est que tout s'éclaircit au moment opportun.
Si une situation t'exaspère, c'est peut-être qu'elle renferme une opportunité de grandir. Il ne faut pas avoir peur d'aller au bout des choses, de faire face à ce qui dérange intérieurement. Parfois, les défauts des autres qui nous irritent sont tout simplement l'effet miroir de ceux qui nous habitent et que nous ne voulons pas accepter...
Lorsque tu ressens la pulsion d'aider quelqu'un, fais-le sans t'imposer. Souvent, une simple oreille attentive a beaucoup plus de chances de soulager que l'étalage de nos suggestions qui ne rejoindra probablement que notre perception de la situation.
Si tu es une personne qui attire les confidences spontanées, fais attention qu'elles n'envahissent pas ton monde intérieur, ton jardin secret. Tu n'as pas à vivre les épreuves des autres, tu ne fais que les accompagner dans leur cheminement. Ne t’approprie pas le flot d'émotions qu'elles peuvent déverser sur toi. N’oublie jamais de te protéger. Enveloppe-toi de ta lumière, de ton aura.
Exerce-toi à vivre au moment présent, c'est le temps de l'âme. Il y a un don rare que tu peux développer, c'est de faire se sentir importants tous ceux que tu côtoies, grands et petits.
Toutes nos actions doivent tendre vers un seul but, apprendre à vivre sur Terre comme si nous étions au Paradis...
Ta mission n'est pas seulement de donner, te gratifiant ainsi spirituellement, elle consiste aussi à apprendre à recevoir.
Recevoir, c'est donner la chance aux autres d'offrir une partie d'eux, avec tout le plaisir qu'engendre ce geste. Recevoir c'est un don de soi, c'est un geste généreux, ce n'est pas une dette.
Nous avons tous une grande mission…
Et toi, quelle est la tienne ?

Le billet de 100 euros
Un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant bien haut un billet de cent Euros. Il demande aux gens :
- Qui aimerait avoir ce billet?
Les mains commencent à se lever alors il dit :
- Je vais donner ce billet de 100€ à quelqu'un mais avant, laissez-moi faire quelque chose avec.
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
- Est-ce que vous voulez toujours de ce billet?
Les mains continuent à se lever.
- Bon, d'accord, mais que se passera-t-il si je fais cela?
Il jette le billet froissé par terre et saute à pied joint dessus, l'écrasant autant que possible et le recouvrant de la poussière du plancher.
Ensuite il demande :
- Qui veut encore de ce billet?
Évidemment, les mains continuent de se lever!
Mes amis, vous venez d'apprendre une leçon...
Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changée, il vaut toujours 100€.
Plusieurs fois dans votre vie, vous serez froissées, rejetées, souillées par les gens ou par les événements.
Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment !
La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait ou pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car
votre valeur intrinsèque est toujours intacte.

Les trois portes de la sagesse
Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, généreux et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.
- Éclaire-moi sur le Chemin de la Vie, demanda le Prince.
- Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes inscrits sur chacune d’elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire davantage. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.
Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :
“Change le Monde.”
C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas.
Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.
Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du cœur. Il réussit à changer certaines choses, mais beaucoup d’autres lui résistèrent.
Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :
- Qu’as-tu appris sur le chemin ?
- J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas.
- C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Ne t'acharne pas sur ce qui ne dépend pas de toi.
Et il disparut. Peu après, le Prince arriva devant une seconde porte. On pouvait y lire :
“Change les Autres.”
- C’était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration. Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat.
Bien des années passèrent.
Un jour, alors qu’il méditait sur l’inutilité de ses tentatives de vouloir changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :
- Qu’as-tu appris sur le chemin ?
- J’ai appris, répondit le Prince, que les agissements des autres ne sont pas la cause de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que l’occasion ou le révélateur. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses.
- Tu as raison, dit le Sage. Ce qui se réveille en toi quand tu es face aux autres te révèle quelque chose sur toi-même. Sois reconnaissant envers ceux en compagnie de qui tu sens vibrer en toi joie ou plaisir. Sois-le aussi lorsque émerge en leur présence la frustration ou la souffrance, car à travers cela la Vie te montre où tu en es et le chemin qui te reste à parcourir.
Et le Vieil Homme disparut. Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots :
”Change-toi toi-même.”
Si je suis moi-même la source de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire, se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer en lui tout ce qui ne lui plaisait pas ou ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi de nombreux déboires, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :
- Qu’as-tu appris sur le chemin ?
- J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser.
- C’est bien, dit le Sage.
- Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de lâcher prise.
- C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru. Et il disparut.
Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait :
“Accepte-toi toi-même.”
Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens. Quand on combat, on devient aveugle se dit-il. Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :
- Qu’as-tu appris sur le chemin ?
- J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en harmonie avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement.
- C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte.
À peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut :
“Accepte les autres.”
Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie. Celles qu’il avait aimées et celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.
Il rencontra alors le Vieux Sage.
- Qu’as-tu appris sur le chemin ? demanda ce dernier.
- J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement.
- C’est bien, dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.
Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :
“Accepte le monde.“
Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur Perfection.
C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :
- Qu’as-tu appris sur le chemin ?
- J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là, il existe, c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à l’accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.
- C’est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde.
Un profond sentiment de Paix, de Sérénité, de Plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habitat.
- Tu es prêt, maintenant, à franchir le Dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du Silence de la Plénitude à la Plénitude du Silence.
Et le Vieil Homme disparut.

Retourner au contenu